vendredi 31 décembre 2010

New Zealand 2010

Après quelques péripéties en passant par Roissy, je suis rentré de Nouvelle Zélande juste à temps pour Noël.
C'était mon deuxième séjour sur l'île du sud (voir ici pour le premier séjour) mais nous avons exploré d'autres secteurs, d'autres rivières.
Voici le journal de bord de ce séjour de deux semaines. Pour la compréhension, j'ai délibérément choisi de ne cacher aucun nom de lieu ou de rivière ; il n'y en a de toute façon aucune que vous ne pourrez trouver dans l'indispensable South Island Trout Fishing Guide de John Kent.



Lundi 6 Décembre

Après avoir récupéré le van, nous quittons Christchurch à 13h30 en direction de Reefton. Un bref arrêt dans un petit supermarché sur la route nous a permis de faire quelques courses et d'acheter nos permis.
Notre premier arrêt "pêche" se fait sur le Hope Bridge, sur la rivière du même nom. Juste en amont du pont, nous repérons aussitôt trois poissons, deux sur la bordure qui ne semblent pas très actifs, et un qui se nourrit sous l'eau en début de courant.
On prend quelques repères depuis le pont et on part s'équiper avant de descendre vers la rivière. Sylvain attaque le premier poisson en sèche et il monte au bout de quelques passages. Mais il le rate...
J'attaque le second, en sèche également, et je le pique au premier passage. Je comprends rapidement que je tiens mon nouveau record et ce poisson accuse 63cm.
Le remu-ménage du combat a fait fuir le troisième poisson qui nymphait dans le courant.
Depuis le pont, nous repérons un quatrième poisson sur la bordure de la berge opposée. Je filme depuis le pont et Sylvain descend pour l'attaquer en nymphe.
Le premier lancer est un peu court mais le second est parfait et je vois le poisson se décaler sur la gauche. Je gueule à Sylvain de ferrer et le poisson démarre aussitôt vers l'aval. Je le vois passer sous le pont : ça a l'air sérieux.
Sylvain court derrière le poisson sur la berge de galets, je le suis avec l'épuisette. Le poisson dévale dans les rapides... et se décroche.




Mardi 7 Décembre

Nous rejoignons la Maruia River et nous démarrons à partir de Woolley Bridge.



Il y a un très gros poisson sous le pont mais il est beaucoup moins coopératif que ceux de la Hope et il s'échappe rapidement.
Sylvain prend un premier poisson de 64cm pour 6.5lbs en nymphe à vue sur une bordure et j'en prends un autre de 61, dans 10cm d'eau sur une bordure improbable. Le poisson est très noir, le combat a été très rapide, il a l'air malade, mais cela ne l'a pas empêché de happer ma feasant tail.





Sur une fin de pool, Sylvain accroche une "dormeuse" par les bretelles.
Ensuite j'ai eu droit à ma première casse, suite à un rush dans un arbre immergé, nous avons calé plusieurs poissons et en avons râté un chacun.
Sur l'aval d'un long pool, un poisson s'est mis en poste alors que nous venions de passer. Je suis redescendu, le poisson m'avait donc vu, mais à force de le harceler j'ai fini par lui passer ma nymphe sous le nez et je l'ai vu l'aspirer. Sous un mètre d'eau, je n'avais pas trop d'idée de sa taille mais le combat a été très énergique et il a finalement accusé 70cm pour 7lbs.



Attention, nageoire adipeuse de taille inhabituelle


Nous sommes descendu jusqu'à Warwick Junction pour le coup du soir. Pas mal de poissons sont sortis sur une belle éclosion d'éphémerres. Sylvain en fait un (53cm) et moi deux (50 et 51cm).

Mercredi 8 Décembre

Hier soir nous nous sommes garés au bord de l'eau, au dessus du pont de Warwick Junction. La piste de galets s'est transformée en sable... On verra bien.
Le matin, le début du parcours n'est pas terrible jusqu'à ce que l'on tombe sur un petit bras, presque mort. Je repère une truite en marraude sur la bordure et Sylvain la prend au second lancer : 64cm pour 6lbs. J'en repère une deuxième mais elle disparaît avant que je n'aie pu lancer. On décide de changer de berge pour prendre de la hauteur et on retrouve aussitôt notre truite. Je suis planqué derrière un saule et elle prend aussitôt ma nymphe mais elle part dans les branches et c'est la casse. Je prends aussi un refus sur une autre qui semblait encore plus grosse.



Sur un plateau immense on sèche chacun deux poisson en cinq minutes. Pas évident d'être discret sur un lisse pareil...



J'en repère finalement une qui se nourrit sur une arrivée de courant et je la prends avec ma nymphe fétiche (une immitation de trichoptère émergent avec des pates en faisant). Elle fait 62cm pour 4.5lbs.



La fin du parcours ne donne rien, tous les poissons repérés se sont enfuis.
De retour au van vers 15h, c'est le moment du verdict. J'ai beau manoeuvrer, tenter de prendre de la vitesse, le van est planté. On va donc jusqu'à la ferme voisine et le jeune éleveur nous ramène jusqu'à la rivière à l'arrière de son pick-up... avec deux veaux morts. Il nous tire sans problème et on rejoint la route bitumée.
On va faire des courses à Reefton et on part sur la Larry's Creek. Il est trop tard, la lumière et déjà faible et le seul poisson repéré s'enfuit.

Jeudi 9 Décembre

Deux poissons font la sieste en queue de pool. Le premier s'enfuit et j'attaque le second. Après de nombreux passages, je finis par l'accrocher par les bretelles. Il démarre et s'est la casse.
Sylvain repère in-extremis un poisson sur la bordure. Il fait deux passages et il s'enfuit.
Il en repère un second qui se nourrit dans une veine. Pas évident, le poisson est doré et se détache très peu du fond de rochers colorés de la Larry's Creek. Je fais deux passages et il s'enfuit également.



En tête d'un long pool, Sylvain repère un beau poisson, tout noir, qui se nourrit en plein courrant sous au moins un mètre d'eau. Il faut de nombreux passages avant que sa nymphe n'atteigne la bonne profondeur. Je ne vois rien mais Sylvain a le mojo, il ferre et le poisson démarre dans un rush puissant. Il dévalle tout le pool en quelques secondes et on court tous les deux derrière lui. Il ralentit sa course avant le rapide en queue de pool mais il repart à chaque fois que je m'approche avec l'épuisette. La fin du combat semble proche mais dans un dernière rush, le poisson se décroche. C'était certainement sérieux.
Plus haut on s'acharnera sur trois dormeuses qui ignorent complètement nos nymphe, se décalent dans le courant quand on les emmerde trop, pour revenir en position dans la minute suivante.
Direction le CampSite de Reefton pour la nuit.
C'est le premier capo du séjour.



Vendredi 10 Décembre

Après un rapide passage à la banque et au supermarché, direction la Grey River.
On demande la permission à la ferme Fergusson et on attaque avant la fin de la route, sur un immense plateau qui suit un gros pool.
Je fais fuir un poisson sur le plateau. Encore une fois, les lisses ne nous réussissent pas. Sylvain en fait fuir un second en fin de pool.
Au niveau de l'arrivée d'eau, le courant couvre un banc de galets avant de plonger pour former un grand bleu sous un énorme bloc de granit surplombant le pool. Un poisson se nourrit dans la veine, juste au niveau de la cassure. Je le fais fuir en quelques passages, je l'ai vu se retourner, je l'ai peut être râté.
J'en attaque un second, un peu plus loin. Je lance bien en amont car le poisson est profond, je sens que c'est le bon lancer. Je fixe le poisson, je ne détecte rien de particulier, mais c'est la pointe de ma soie qui s'immobilise. Je ferre et c'est parti.
Je suis en 15/100 mais je n'ai pas l'impression que c'est un gros poisson et je le bride copieusement. Il me prend du fil à plusieurs reprises et je dois l'empêcher de passer sous le gros bloc et de dévaller. Je l'amène de force vers la berge et Sylvain l'épuisette.
On réalise alors qu'il est énorme, il a du mal à rentrer dans l'épuisette et, surtout, il est anormalement large. Sylvain le pèse aussitôt : 10.25lbs ! On le mesurera à 78cm.



Après quelques photos, je le tiens par la queue d'une main et je tente de sortir la caméra de l'eau mais il démarre violemment et repart rejoindre son trou. Tout simplement énorme, probablement la truite de ma vie.





Sylvain en pique un autre sur le même spot mais il fait "seulement" 60cm pour 5lbs.

Sur le reste du parcours, les quelques poissons repérés se sont enfuis.

Au coup du soir on revient sur le gros pool. Un beau poisson s'installe sur l'éclosion d'éphémerres. Il se déplace pas mal, Sylvain se met en position mais il disparaît au premier lancer.
Pas mal de poissons se baladent mais ils sont ultra méfiants.
Je termine avec un petit saumon d'une trentaine de centimètres en sèche.

Samedi 11 Décembre

Après avoir passé la nuit sur les terres des Fergusson, on décide de pêcher le secteur aval. J'insiste pour que l'on marche un bon bout pour pouvoir pêcher un grand secteur et on se tape une heure de marche avant de descendre vers la rivière.



A ce niveau, la Grey est vraiment très large et on a du mal à la traverser. On commence à remonter mais au bout d'une heure on se retrouve coincés dans une gorge : impossible d'avancer d'avantage. Nous sommes obligés de redescendre et de reprendre la route. On n'en peut plus mais un type passe avec son 4x4 et sa remorque de bois. Il nous embarque en nous racontant qu'il est aussi guide de pêche et plein d'autres choses que l'on ne comprend qu'à moitié. Arrivés au van (un bon gros quart d'heure en 4x4 sur la piste de graviers), il veut essayer la Winston de Sylvain et il enchaine avec ma Dan Craft : "Good for windy days". L'animal lance quand même des deux mains !
Il nous donne deux ou trois tuyaux, nous dit que la Grey est quand même très pêchée et la poissons méfiants, avant de nous souhaiter bonne chance et de repartir.

On plie bagage et on se dirige vers la Upper Grey via Spring Junction et Palmer Road.
Le "manager" de la ferme à Palmer Flat est très sympa, il nous remercie de lui demander l'autorisation de pêcher sur ses terres et nous indique même un endroit sympa où passer la nuit avec le van. Il a juste oublié de nous dire que c'était farci de sand flies, mais bon, c'est un peu la règle générale dans le secteur.
On fait un repérage plus bas en prévision du lendemain et on trouve quand même deux 4x4 de pêcheurs. Le portail qui permet d'accéder au bas du parcours, qui est sensé être le meilleur, est fermé à l'aide d'un gros cadenas.
On tentera vaguement de pêcher sur Palmer Flat sur la fin d'après midi mais je ne repèrerai qu'un seul poisson qui s'enfuira après quelques lancers et le passage d'un canard débile (!!!)



Pour bien terminer la journée, on est obligés de pousser le van pour démarrer car on a laissé les feux allumés...

Dimanche 12 Décembre

On pêche la Grey, environ 4km en dessous de Hospital Flat.
Le début sur secteur semble vraiment désert, mais on ne doit pas avoir l'oeil assez exercé pour repérer les poissons dans les rapides au milieu de blocs multicolores.
Sur un même pool, on repère trois poissons sur une bordure. Le premier se nourrit avidement mais ignore mes nymphes, s'écarte quand je lance au dessus de lui et finit par disparaitre.
Sylvain attaque les deux suivant en sèche mais ils s'enfuient encore plus vite. Dur dur...
Les deux ou trois autres poissons repérés dans les courants seront tout aussi méfiant.
Du coup on décide de repartir sur la Maruia en espérant se refaire un peu après ces deux journées fantôme.
On pêche un nouveau secteur, plus en amont, pendant environ une heure. Pas mal de poissons repérés mais toujours le même scénario.
On termine pour le coup du soir sur le même spot où on avait planté le van.
Seulement trois ou quatre poissons sortent. Sylvain en décroche un, rien pour moi malgré un poisson bien installé mais que je ne parviendrai pas à prendre à cause de draggages ingérables.
On a les pieds et les mains complètement détruits par les sand flies.
Journée de merde...


Aucun poisson à montrer aujourd'hui...


Lundi 13 Décembre

On part sur le même secteur de la Maruia qu'il y a six jours, en amont de Woolley Bridge. On est confiant sur ce secteur que l'on connaît et qui nous a bien réussi la semaine dernière.
Sur le premier joli pool où j'avais cassé, il y a un poisson exactement sur le même poste. Il semble peut être plus petit mais j'ai quand même bien envie de régler mon contentieux. Je l'attaque avec une petite nymphe et il prend au premier passage. Je ferre et je cours dans l'eau à reculons pour le brider et l'empêcher de rejoindre l'arbre immergé en aval mais c'est à nouveau la casse. Mon noeud entre le 18 et le 20/100 a lâché...
Plus haut, un poisson qu'avait fait fuir Sylvain est à son poste, le nez en plein courant dans un rapide, encore une fois au dessus d'un arbre immergé. Sylvain le pique au premier passage mais le poisson se rue sous la souche et c'est à nouveau la casse.
Sur un autre pool, trois poissons sont à table dans peu d'eau, mais on arrive à tous les sécher. Pas au premier poser comme sur la Grey, mais ils se font la malle quand même.
Dans une veine profonde, sous des arbres, je repère un beau poisson qui se nourrit. J'y passe quatre ou cinq nymphes différentes sans succés, et alors qu'on n'y crois plus je sors mon enclume, un gros modèle avec deux billes tungstène. Je lance bien en amont, je ferre un peu (beaucoup ?) au pif et c'est pendu. Le poisson dévale, je le laisse un peu filer car il n'y a pas d'obstacle dans le pool, mais c'est à nouveau une casse, au niveau du noeud terminal cette fois...
Plus haut, Sylvain s'acharne sur un poisson imprenable, dans une veine calme, juste derrière un rapide et sous des arbres, puis c'est à mon tour de tenter un poisson sur une fin de pool. Suite à un ferrage inoportun, il quitte son poste, mais vient se caler dans la veine juste au dessus de moi. Je mets une feasant tail non lestée et au bout de trois ou quatre essais je le vois se décaler de 10cm. Pendu ! Enfin un poisson qui vient jusqu'à l'épuisette : 65cm pour 4.5lbs.



On arrive enfin sur le pool ou j'ai décroché un poisson et pris la 70 la semaine dernière. Je suis confiant, persuadé qu'elle doit avoir des copines.
Sylvain attaque un premier poisson assez loin mais il nous a repéré et se fait la malle rapidement, comme tous les poissons du pool qui semblent en perpétuel mouvement.
Tout en haut, un poisson est calé sur sa bordure. Il est parfaitement immobile et semble de taille très honorable. Sylvain tente en vain de le prendre en nymphe puis abandonne. Je tente ma chance sans plus de succès. Encore un poste à la con : un calme juste derrière une veine très marquée, la dérive est impossible.
Entre temps, bien que le poisson ne semble pas se nourrir, on l'a vu quitter son poster deux ou trois fois pour chasser une intruse. Je fais donc une dernière tentative désespérée avec un streamer en lapin olive. Je lance plein travers, juste au dessus du poisson et, avec le courant, mon streamer passe derrière lui. On voit le poisson se retourner et se jetter gueule ouverte dans la veine de courant où file mon streamer. Je ne sens même pas la touche, je ferre à vue.
En voyant le poisson s'approcher, on comprend que c'est la même 70 que j'ai déjà prise car elle a une belle balafre sur le flanc. Pas besoin de la mesurer cette fois, juste une ou deux photos pour la forme.
C'est bizarre parfois la pêche...



Coup du soir à nouveau à Warwick Bridge pour une sortie timide de seulement quelques poissons. Sylvain galère sur le même spot que moi la veille et je pique une 56cm sur la berge opposée plus bas.

Mardi 14 Décembre

On décolle le matin vers Murchison pour faire quelques courses puis on va voir à quoi ressemble la Mangles. Un fond très sombre, une eaux teintée : pas pour nous !



Du coup on file directement jusqu'à Seddonville pour le lendemain en rando sur la Mokihinui.
Le soir au camping on fait le compte des jours restant. Il faut 8h de marche pour arriver jusqu'à la hutte de The Forks, ce qui représente 2 jours perdus pour faire l'aller-retour, pour 2 jours de pêche en haut en autonomie dans le meilleur des cas. On n'a pas vraiment d'infos sur cette rivière et on commence à douter de l'intérêt du sacrifice de ces 2 jours. Sans compter que l'on n'a même pas consulté la météo.
Le projet prend l'eau, on décide de repartir tôt le lendemain, complètement à l'opposé, pour aller pêcher une ou deux spring creeks où nous attendent probablement des truites imprenables, qui n'accepteront que du 10/100 pour mieux le péter dans les herbiers...




Mercredi 15 Décembre

Arrivés sur les berges de Berry's Creek vers 12h, on demande à la ferme à côté l'autorisation de traverser les terres agricoles et d'aller pêcher. Un jeune nous explique très gentiement où nous garer, où se trouve le meilleur secteur et comment y accéder. Sauf qu'on n'y comprend que dalle, ce qui le fait encore plus sourire. Il termine en nous disant "If you get lost, just come back".
On emprunte un chemin merdique (au sens premier du terme) et on travers les champs pour rejoindre la spring creek si convoitée. Plus en aval, un 4x4 démarre, puis s'arrête étrangement sur un chemin parallèle.
Après avoir garé le van dans un virage, on commence à descendre à pieds à travers champs pour pêcher ensuite en remontant, quand on se rend compte qu'il y a un pêcheurs quelques centaines de mètres plus bas. Damned... On repart vers le van où le type en 4x4 nous attend et nous explique qu'il aurait du nous prévenir que son pote pêchait plus bas. C'est un canadien très sympa, qui nous fait un petit topo sur le secteur qu'ils viennent de pêcher et qui nous propose finalement de nous déposer au début du parcours avec son 4x4 pour que l'on n'ait plus qu'à pêcher en remontant jusqu'au van. La classe !



La pêche commence et Sylvain repère immédiatement trois poissons sur le premier pool. Ils ne veulent rien savoir en nymphe mais l'un d'eux s'avance dans le courant et gobe sous notre nez. Sylvain lui propose donc une sèche et le pique, jusqu'à ce qu'il aille se planquer sous un saule. Ca change des casses dans les herbiers !
On repère beaucoup de poissons sur le parcours. J'en rate un en sèche, j'en casse un autre en nymphe, Sylvain en prend quand même un en sèche (55cm pour 2.5lbs).
Ils sont facile à repérer dans cette eau limpide, sur les bancs de sable entre les herbiers, mais beaucoup moins à prendre.



Vers 19h, plusieurs poissons se mettent à gober dans un rapide. Sylvain casse sur le premier et je prends le second (59cm pour 3lbs).







Tout le monde est calmé mais on retrouve deux poissons en activité un peu plus haut. Sylvain prend le premier (49cm pour 3lbs) et moi le second (57cm pour 4lbs).
Le soir on reprend la route pour passer la nuit au bord de la Waitangitaona.



Jeudi 16 Décembre

Au réveil on regarde depuis le pont et on voit un poisson énorme qui se balade sur la bordure. Il n'a pas de poste précis, il évolue au gré du courant irrégulier sur ce banc de sable.
Un 4x4 arrive et ce sont les deux pêcheurs que l'on a rencontrés la veille sur Berry's Creek. On discute un peu, ils nous demandent comment cela s'est passé la veille et je leur parle de la truite du pont : "Waste of time" me répondent-ils.
Après discussion, nous décidons de commencer à partir du pont et eux de marcher un peu pour démarrer plus haut.
Sylvain attaque donc la truite du pont sans succés (même avec mon streamer miracle) et nous poursuivons pour trouver trois autres poissons imprenables sur le pool suivant. Ils sont à plus d'un mètre de profondeur, bougent en permanence, et des courants aléatoires empêchent toute dérive correcte.
Dans une veine un peu plus haut, Sylvain pique un poisson en nymphe à l'indicateur mais malheureusement il se décroche.
Le reste du parcours ne nous offre que des poissons ultra craintifs qui s'enfuient au moindre mouvement. Nous arrêtons lorsque nous pensons avoir atteint l'endroit où les deux canadiens ont commencé.
Lors de la marche retour vers le van, une mamie en pick-up nous propose de monter à l'arrière, entre son chien et du barbelé étalé en vrac. Je descends à chaque fois qu'il faut ouvrir et refermer une cloture, et elle nous fait ainsi gagner une demi heure de marche à travers champs.
Et nous revoila partis vers Berry's Creek pour le coup du soir.
Avant que l'activité démarre vraiment, Sylvain prend un poisson en sèche sur un joli pool (XXcm pour 4.5lbs) puis on trouve quelques poissons actifs sur le même secteur qu'hier.



J'échoue sur le premier, Sylvain sur le deuxième. Le courant est très perturbé par le lit d'herbiers et il est très difficile d'éviter les draggages, mais ces gueules et ces ondulations de caudale qui viennent régulièrement crever la surface sont vraiment magnifiques.
Finalement, je repère un poisson qui se met à table, je le prends au premier passage mais il se décroche.
En remontant vers le van, j'en prend un autre de XXcm pour 4lbs.



Alors qu'on s'apprête à rentrer on tombe sur trois poissons bien installés mais la pluie et la nuit noire mettent un terme à toute activité avant que Sylvain n'ait pu en prendre une.

Vendredi 17 Décembre

Hier soir on s'est arrêté pour la nuit au bord du lac Ianthe. La pluie n'a pas cessé de tomber, ce qui nous rend pessimistes par rapport à l'état dans lequel on va retrouver la Maruia.
Sur la route vers le nord, John Kent, notre fidèle compagnon de voyage, nous apprend qu'une spring creek, quasiment sur notre route, devrait rester pêchable même avec cette satanée pluie qui ne cesse de tomber.
Et nous voila partis pour Bruce Creek, qui se déverse dans le lac Bruner. Une fois sur place, on constate que le niveau est haut d'environ 20 à 30cm, les berges sont légèrement innondées, mais l'eau a une couleur Guiness, ce qui est normal pour cette rivière.
Rapidement, je repère un poisson en activité dans un grand calme. Il effectue un circuit et monter régulièrement aspirer à la surface. Sylvain l'attaque mais il a beau tenter d'anticiper ses trajectoires, de changer de mouche et même de passer en 12/100, rien n'y fait.
En amont, un carcasse de vache état de décomposition avancé nous abreuve d'effluves délicieuses.
Comme je commence à m'ennuyer ferme, je vais observer la bête. Je remarque un gros asticot sur la peau gonflée, et un autre qui dérive dans le mince filet d'eau qui lèche la dépouille. Je le ramasse et le lance dans le calme où tourne le poisson. Il flotte juste sous la surface et se fait aspirer au bout de 30 secondes. La garce se gave d'astinfles !
Je donne à Sylvain une immitation réaliste de larve de trichoptère, semi-translucide, qui ressemble de loin à un asticot. Il fixe ça sous une sèche en indicateur et notre truite se retrouve pendue en moins de 2 minutes. Vive la pêche au bouchon !
C'est un beau poisson pour la taille de la rivière, qui accuse 5lbs pour 56cm.



Une centaine de mètres plus haut, je pique un poisson sympa en nymphe à l'indicateur mais il se décroche juste avant d'arriver à l'épuisette.



Le reste du parcours est vraiment magnifique mais ne nous offrira aucun autre poisson.



Le soir on se pose au camping du lac Bruner ($28 + douche à $1 !) histoire de manger au sec car la pluie tombe toujours sans discontinuer.

Samedi 18 Décembre

Cela fait maintenant 36h qu'il pleut et nos espoirs de trouver un rivière praticable sur la west coast sont quasiment nuls.
Renseignements pris, il fait 27°C sur la côte est. Soyons fous ! Direction la Tekapo River qui nous avait si bien réussi il y a deux dans.
Dés Arthur's Pass on aperçois un bleu bleu entre les nuages et ensuite le ciel est complètement dégagé. Il fait même CHAUD. Cela n'apparaît pas dans le récit des jours précédents, mais on n'a jamais vraiment eu de beau temps, mis à part le premier jour où Sylvain a cramé du nez et moi des oreilles.
On fait évidemment un arrêt à Methven pour passer au fly shop acheter deux ou trois bricoles ($265 !!!) et manger un morceau dans un pub ($27 pour 2 plats du jours et 2 bières, ça compense non ?).
Au bout de presque 500km de bitume depuis notre départ du lac Bruner, 30km de route de gravier, 16km de chemin de galets et quelques passages périlleux, nous voila enfin au bord de la Tekapo.
Une Speight's plus tard nous sommes prêts pour le coup du soir.
Nous constatons avec déception que la rivière est infestée de Dydimo... Il n'y a quasiment aucune activité sur la rivière, très peu d'insectes, seuls deux ou trois poissons corrects se mettent à table.
Je parviens à en piquer un mais je casse sur le premier rush.
Grosse journée...
Notre seul espoir reste la Grays pour demain.

Dimanche 19 Décembre

Nous voila partis pour la Grays. Après avoir traversé la Tekapo nous trouvons un premier bras. Le débit est très faible, le fond de galets couvert d'une fine couche de vase et une grosse arc à l'agonie dérive lentement, secouée de quelques soubressauts. Ambiance...
On repère une fario collée à la bordure. Sylvain la tente en sèche mais elle ne réagit pas et se décale pour rejoindre le milieu du pool. Je lui propose ma nymphe qu'elle suit au premier passage et aspire au second. Le combat est un peu poussif pour ce poisson de 3lbs qui donne l'impression qu'il ne va pas tarder à rejoindre sa copine l'arc.



On hésite à continuer mais on se rend compte que la majeure partie de la rivière a déjà rejoint la Tekapo et qu'on la retrouve en meilleur état plus haut. L'eau est tout de même un peu trouble à cause des activités agricoles en amont.
Sylvain enchaine une série de riquettes à l'indicateur, signe que la repro fonctionne tout de même bien dans ce tributaire de la Tekapo, et décroche un poisson correct.
Sur le reste du parcours, on fait fuir quelques poissons collés à la berge, j'en décale un qui surgit de nulle part pour y retourner aussi sec, et finalement j'en décroche un en nymphe à vue.
Nos efforts pour pêcher l'eau à l'indicateur n'ont pas été récompensés. L'état de cette rivière s'est bien déterioré, l'eau est teintée et le fond sale.
On décide de repartir assez toôt pour avoir de la marge en cas de soucis sur la piste de galets.
Au passage d'un gué, déjà critique à l'aller, je ne prends pas assez d'élan, je sens que le van perd de l'adhérence sur le lit meuble de galets, il ralentit et finit par caler en plein milieu. Horreur, on est à au moins 5km du camping d'Haldon Arm et 10 de la première ferme ! Je mets un petit coup de marche arrière pour tenter de dégager les roues et je repasse en marche avant. Ca patine mais en bourrinant un peu et avec Sylvain qui pousse derrière le van s'arrache de cette marre et retrouve la piste de galets. Ô joie ! On a eu vraiment chaud aux fesses sur ce coup-là.
La fin du séjour étant proche on décide de ne pas trop s'éloigner de Christchurch et on rejoint l'Opihi pour passer la nuit et pêcher le lendemain.

Lundi 20 Décembre

On démarre assez tard, vers 10h, et on trouve deux poissons qui gobent sur la première bordure.
Sylvain décroche le premier. Le deuxième a du être alerté car il refuse ma mouche, gobe timidement une ou deux fois puis disparaît.
Le soleil cogne dur mais étrangement les seuls poissons repérés se trouvent dans des bras morts. Autant dire qu'ils sont quasiment imprenables dans cette eau cristaline et avec le soleil au zénith.
J'en ferai quand même suivre deux ou trois au streamer et prendrai une attaque sans suite.
On aura beau pêcher les parties rapides et les bordures en nymphe, notre dernière journée de pêche se soldera par un capo.

Retour sur terre

Au final, ces 15 jours de pêche ont été très difficiles. La première semaine avait très bien démarré, mais la transition du milieu de séjour nous a mis un gros coup au mental, et il faut avouer que l'on n'a pas vraiment su redresser la barre. Peut-être aurions-nous du moins nous éparpiller et plus cibler les rivières qui nous avaient réussi en début de séjour. Les rivières célèbres comme la Larry's Creek, la Grey, la Waitangitaona, sont victimes de leur succés et les poissons commencent à sacrément connaitre la chanson. La bonne surprise a été Berry's Creek qui, malgré sa réputation et une pression de pêche assez forte, a une telle densité qu'il est toujours possible de toucher quelques poissons en nymphe, mais aussi en sèche, ce qui ne gâche rien.
Il est également évident que nous avons de progrès à faire en pêche en nymphe et pour repérer les poissons. Je pars du principe que tous les poissons (ou presque) sont prenables. Quand une truite repérée en train de s'alimenter s'enfuit au premier lancer, c'est que l'on a râté quelque chose. L'approche, l'angle d'attaque, le poser, le choix de la nymphe...
Par rapport à notre précédent séjour, nous avons pris des poissons nettement plus gros, mais fait environ deux fois moins de prises.
Malgré notre résultat mitigé, la Nouvelle Zélande reste une destination de pêche incomparable. Il y a la pêche à la mouche, et la pêche à la mouche en Nouvelle Zélande.

Bonne année à tous.

A+
Pierrot

mercredi 3 novembre 2010

Catch Magazine #14

Pour ceux qui ne sont pas encore abonnées à la news letter de Catch Magazine, le numéro 14 vient de sortir.
Au programme, l'Ile du Sud en Nouvelle Zélande (bientôt bientôt :) ) et, chose beaucoup plus originale, les Pyrénées, côté espagnol.



C'est tout...

A+
Pierrot

dimanche 19 septembre 2010

NZ Express

A la dernière minute, David nous trouve 2 billets pour la Nouvelle Zélande pour le prix d'à peine 2 croissants !
Le vol de nuit est éprouvant mais on arrive bien motivés sur les lieux. On met le bateau à l'eau alors qu'il fait encore noir, et on commence à remonter le long des berges de la Celulokipu River.

Mon premier lancer sur la veine d'eau tant convoitée est sanctionné par un gros caramel. Fish on ! Un gros remous annonce un beau poisson. La petite spinning plie et le moulinet chante.
De beaux rushs, le poisson vient au bateau plusieurs fois avant que je ne puisse le saisir, mais il finit par se rendre.

Le soleil à peine sorti et le ciel couvert obligent à faire la photo avec le flash.



Sur la deuxième veine d'eau, c'est David qui se retrouve attelé à un poisson du même calibre qui annonce la couleur en faisant deux chandelles sur le ferrage. De nouveau un combat tout en puissance, mais le poisson se décroche quand il arrive au bateau. Dommage...

En bas de la même veine, je décroche également un joli poisson, mais je n'ai pas l'impression que c'est une truite car je prends des têtes alors que le poisson reste sur place.
Dans la minute suivante, mon impression est confirmée par David qui pique une belle perche. Elle n'est pas encore arrivée au bateau que j'annonce un doublé. Classe !




Cela fait déjà quatre beaux poissons touchés en à peine trente minutes, ça sent bon pour la suite.
Avant de changer de secteur, on décide de refaire un passage sur la première veine. Je lance un peu trop en amont, et je laisse donc dériver mon leurre avant de commencer la récupération.
A peine deux tour de manivelle plus tard, une truite, à peine plus petite que la première, se jette littéralement sur mon Rapala Shallow Shad Rap. Le combat est beaucoup moins musclé cette fois, mais la bougresse se défend quand même pas mal.





Le jour est maintenant bien présent et on sent que l'activité est en train de baisser. De toutes façons, je crois que l'on a bien exploité ce premier secteur.
On descend alors sur un courant plus calme où on enchaine quelques perches. Au bout d'une dizaine de minutes, je m'impatiente en prétextant que l'on n'a jamais touché de beau poisson sur cette zone mais David me fait immédiatement mentir avec cette perchasse très très maillée :




Sur le troisième secteur, on trouve un banc de perches entre six et sept mètres d'eau, mais elles ne sont pas hyper actives et il faut ralentir l'animation pour les décider. Bien que je prenne la plus belle, c'est David qui gagne à ce jeu là en me mettant une série de cinq poissons à zéro dans la vue...





Une fois le banc un peu épuisé, on essaie de débusquer quelques brochets, mais ce sont encore quelques perchettes qui viennent clôturer cette session.

Ce matin, dans un tout autre décor, j'amène Marin, 6 ans, à la pêche. Un bouchon, un hameçon, quelques plombs, des astinfles, trois boules d'amorce et c'est parti.




Il y a encore quelques "petits problèmes techniques" à régler, mais c'est certainement un futur grand pêcheur !

A+
Pierrot

mercredi 8 septembre 2010

Montage plomb palette anti-coupe

Suite à une discussion sur le forum Carnatoulouse, voici mon adaptation du montage plomb palette de Gaël Even trouvé sur le site carnassier.com.

Globalement, on obtient un montage identique, mais j'y apporte deux modifications :
- j'effectue une boucle côté corps de ligne, ce qui simplifie le raccord, par exemple en y ajoutant un petit émerillon.
- je fixe le triple en utilisant la boucle torsadée pour faire un noeud palomar, ce qui double réellement la résistance du montage et est sensé limiter les coupes de brochet.


Cliquez pour agrandir


A+
Pierrot

samedi 4 septembre 2010

Triangle Fever

6h30 du matin... il fait nuit, on est fatigué mais motivé à mort pour aller pêcher ce spot qui nous avait semblé prometteur l'année passée.
7h10 une mise à l'eau rock'n'roll finit de nous réveiller.



Dès le deuxième lancer, David accroche un truc sérieux qui fait exploser la surface et c'est une truite très très maillée qui vient au bateau pour la première photo de la journée.




Il enchaine avec deux petites perches et je fais suivre une barre que je vois faire demi-tour de façon tout à fait stoïque.
Quelques perchettes plus tard, on décide de monter encore un peu pour rejoindre une veine de courant.
Je prends une tape lourde sur la bordure, et c'est un monstro-chub qui vient comme une planche.




On décide de débarquer pour prospecter un peu du bord, ce qui permet à David d'ajouter une truite et une perche au tableau, alors que je ne fais que décrocher ou micker tout ce que je touche...

On sent que l'activité est en train de chuter à cause du soleil qui commence à monter et on se dirige vers une berge plus profonde où l'on pense trouver des perches.
Banco ! On enchaine une quinzaine de perches chacun, le tout au plomb triangle made by Bricoleurre.




Le banc commence à compter ses pertes et on se laisse dériver pour essayer de retrouver des poissons.
Sur une avancée, je pique ce que je pense être une perche à cause des petits coups de tête, mais un bon rush sous le bateau me met le doute. Le rush aurait pu être celui d'un sandre, mais pas les coups de tête...
Au premier passage, je n'arrive pas à identifier ce poisson, et ce n'est qu'à son arrivée à la surface que je reconnais Mr Barbeau !



On a bien rigolé avec toutes ces perches, mais on a quand même embarqué quelques swimbaits pour trouver les légendaires gros brochets du coin.
On passe donc sur la berge à l'ombre pour propecter les bois morts et les frondaisons.
Au bout de 150m de berge, David fait suivre un groupe de perches très correctes, et j'en décroche une belle au spinner.
Bon ben... plomb pal !
On détecte une cassure et un obstacle juste en dessous au sondeur, et c'est reparti pour une dizaine de perches chacun. Cette fois la taille augmente un peu, ce qui ne gâche rien.




Ces poissons ont vraiment des robes magnifiques.

L'heure est maintenant bien avancé, ce qui nous pousse à mettre un coup de thermique pour aller rejoindre une pile de pont. L'idée est d'aller voir si il n'y a pas quelques grosses perches ou quelques serpis qui trainent.
Il y a 3m d'eau autour de la pile, et visiblement pas une âme qui vive.
Par contre, en rejoignant la berge proche, il y a 6 à 8m d'eau, mais surtout une parois quasiment verticale quelques bois morts entassés au fond.
Là... c'est le festival... à chaque perche sortie, le banc suit derrière.
Pendant un moment, il est même impossible d'atteindre le fond tellement elles sont en folie. Comme dit David : "la technique c'est d'avoir le leurre dans l'eau".



Les touches finissent tout de même par se raréfier, et on s'écarte de quelques mètres pour retrouver le banc.
De mon côté, comme le stock de plombs commence à diminuer, je mets un bon vieux poisson d'étain.
Boum boum boum... ça tape, ça tape, ça tape... Pendu !
Cette fois, c'est plus lourd, je crois que j'ai trouvé le coin des mamans !



David confirme en en sortant une encore plus belle et une seconde d'à peu près le même calibre.




On prendra encore quelques poissons éparpillés, mais le soleil cogne maintenant et il est l'heure de rentrer.
Au final, grosse session avec au moins 70 perches à 2, et 4 espèces prises sur le même spot.
J'espérais en faire 3 en comptant le brochet, mais les outsiders chub et babeau ont tout changé.

A+
Pierrot